Bertille Blondon, une bijoutière instinctive qui s’inspire du travail des architectes et designers japonais

Artisans d’Avenir a poussé la porte de l’atelier du Père Tanguy rue Clauzel en plein coeur du quartier des Martyrs où Bertille Blondon partage une ravissante boutique-atelier avec deux autres bijoutières. La particularité du lieu tient au fait que l’ami de tous les artistes de la fin du XIX, le Père Tanguy, peint notamment par Van Gogh y a tenu sa boutique de couleurs.

Aujourd’hui, c’est Bertille, jeune bijoutière de 26 ans formée à l’École Boulle qui perpétue le savoir-faire. Bertille a créé sa propre marque de bijoux dès sa sortie de l’école. A quelques semaines du premier anniversaire de la boutique, Bertille nous livre plusieurs secrets de son parcours…

Bertille Blondon devant l'atelier du Père Tanguy

Artisans d’Avenir : Quand as-tu décidé de devenir bijoutière ?

Après une première année en droit, j’ai vite compris que ce n’était pas fait pour moi. J’ai pris le temps de la réflexion, et en fin de compte ça m’est apparu comme une évidence. J’avais rencontré une bijoutière quelques années auparavant, elle m’avait offert la possibilité de passer une journée dans son atelier ; ça avait été une révélation !

Quand j’y repense, je fabrique des bijoux depuis toute petite (souvent même au détriment de mes devoirs scolaires). Les amies de ma mère et même une prof me passaient déjà commande.

Quelle a été ta motivation principale ?

Dès le début de ma formation, je savais que je ne souhaitais pas passer par la case entreprise, pour m’installer directement à mon compte et fonder ma marque. L’idée d’être libre de créer, fabriquer mes propres bijoux et gérer ma petite entreprise, m’a tout particulièrement motivée.

Où trouves-tu ton inspiration ?

Je puise mon inspiration principalement dans les éléments naturels et architecturaux, notamment dans le travail des designers et architectes japonais. Après y avoir fait un échange artistique avec mon école, j’ai eu un coup de cœur pour ce pays, et je sais que ses lignes m’influencent beaucoup. Dans mon processus de création je suis assez instinctive. Je ne passe que très rarement par le dessin, je préfère mettre directement la matière en forme, j’en apprécie mieux les volumes.

Où as-tu été formée ? Et qu’est-ce que cette formation t’a apportée en particulier ?

J’ai été formée à l’École Boulle, un cursus en 5 années. Rigueur et passion sont les deux points les plus importants qui m’ont été transmis là-bas. C’est une École inspirante, dotée d’une excellente qualité d’enseignement. 

Quel a été ton parcours après ta formation ?

M’immatriculer en auto-entreprise aussitôt, pour monter ma marque de bijoux modernes et précieux. Aujourd’hui j’ai une Boutique-Atelier en plein cœur de Paris.

Quelle est pour toi la clef de l’apprentissage d’un métier comme la bijouterie ?

Être curieux, motivé et patient sont des clefs essentielles lorsque l’on se lance dans cette formation. Ensuite, si le formateur a à cœur de vous transmettre son savoir et ses savoir-faire, la passion pour le travail de la matière et pour la découverte de cet univers précieux et mystérieux vous gagnera vite !Bien sûr, il faut doté de quelques aptitudes manuelles ! La MAIN, (au même titre que l’œil) est au cœur des processus d’apprentissage des métiers d’art !

Sculpture du bijou
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Qui sont tes clients ?

Des profils assez variés : des catégories socio-professionnelles diverses et des personnes de tous âges. Ce qui les rassemblent :

  • Leur conviction d’acheter un objet porteur de sens, puisque issu de l’artisanat et de la transmission de savoir-faire ancestraux.

  • S’approprier un bijou au design audacieux et dont les aspérités de la matière le rendent unique.

Quelle est ta gamme de prix ?

De 29€ à 285€ pour les bijoux en argent et vermeil, afin d’offrir une gamme de choix pour tous les budgets. Sur devis pour les commandes sur-mesure en or 18 carats.

Quelle matière travailles-tu ?

L’argent est ma matière de prédilection, j’en apprécie ses caractéristiques chimiques. Je travaille aussi le Vermeil (argent + 5 microns d’or 24 carats) et l’or 18 carats pour des commandes. C’est certainement le métal le plus agréable à manipuler.

Est-ce dur de vivre de ton métier ?

Oui, comme pour tous les métiers d’art me semble-t-il. Nous ne sommes pas rémunérés à hauteur de nos investissements temporels. Pour ma part, ma marque est encore jeune et l’activité au sein de ma boutique est prometteuse d’un bel avenir. Et puis finalement, tout cela est très subjectif. Se réveiller chaque matin pour vivre de sa passion mérite tout l’or du monde.

As-tu un conseil pour les personnes qui souhaitent s’orienter vers la bijouterie ?

 Aimer avant tout le travail de la main. Ne pas se précipiter et se décourager aux premiers « échecs ». Acquérir les bons gestes et utiliser les bons outils pour dompter la matière sont des processus longs. Mieux vaut être minutieux et de nature perfectionniste. Pour rester positif.ve, c’est un métier où l’on ne peut que progresser et être passionné chaque jour davantage !

 En savoir plus :

Instagram : @bertilleblondon